Lundi 8 mai 2017, Libération titre en une ce matin-là : "La France d'avant" sans savoir ce qui s'était tramé au bout d'une nuit irrespirable et irréelle. L'ancienne journal papier de gauche comme tous les autres médias n'étaient en mesure d'analyser ce que le pays venait de vivre durant une campagne qui - jusqu'à ses dernières secondes - aura été une gigantesque boule de n'importe quoi. Le Monde se chargera d'annoncer l'affligeante nouvelle en premier : Gérard Larcher, alors président du Sénat, devient président de la République par intérim.
Comme un symbole, tout a commencé à "partir en sucette" un 11 septembre à l'occasion des travaux préparatoires de l'université d'été du Front National qui devait se tenir une semaine plus tard à Fréjus. En coulisses, le FN "version 2016" recherche respectabilité et alliances avec la droite, mais surtout à se débarrasser une bonne fois pour toute des "anciens" de l'époque du père, médiatiquement trop marqués comme antisémites, Vichistes et incontrôlables dans leurs propos dès qu'ils ont bu le verre de trop. C'est pourtant l'inverse qui va se passer. Le matin du deuxième jour du congrès, les proches de Marine Le Pen, présidente du parti et candidate naturelle à la présidentielle, sont mis en accusation dans toute une série de révélations de scandales financières, documents et chiffres à l'appui.
En fin de journée, Florian Philippot fait les frais d'un pseudo scandale sexuel sur fond de pédopornographie (dont il sera finalement blanchi dix ans plus tard), et démissionne du bureau politique avant de quitter définitivement le parti...